Le Beach Rugby à plaquer toujours interdit par la FFR

Alors que l’IRB et Rugby Europe (EX FIRA-AER) reconnaissent les règles et l’existence du rugby à toucher, la FFR persiste dans son dénie, sans doute pour présenter son ‘beach Rugby Tour’ à toucher. Résultat, l’étape français du circuit européen du beach Rugby à Plaquer, organisé par Lionel Laugier, qui se tient chaque année à Marseille est obligé de se tourner vers l’étranger pour faire homologuer son tournoi… dont elle est double tenante du titre!

Midi Olympique: Ce Rugby dont la FFR ne veut pas
Midi Olympique: Ce Rugby dont la FFR ne veut pas

CE RUGBY DONT LA FFR NE VEUT PAS

Par Francis LARRIBE et Jean-Philippe MARTINEZ

Lionel Laugier est un homme de «combat», dans le bon sens du terme. Président de l’association Ovale Beach Marseille depuis treize ans, il s’était lancé le pari fou, avec ses proches collaborateurs Josy Naddour, Charles Zenou, Edwige Alteirac et Stéphane Lena, de faire un «événement» du rugby à plaquer, sur le sable. C’était en 2001, date de la première organisation, à Marseille, du Beach Rugby. Pour une première, elle fut plutôt réussie. Jusqu’à la Coupe du monde 2007, les animations s’enchaînent avec succès. Les dirigeants phocéens veulent aussi prouver qu’on peut «plaquer» sans danger sur le sable. « Nous inventions une nouvelle discipline qui se rajoutait au beach à toucher et au rugby à VII », dit Lionel Laugier. Mais la FFR fit la sourde oreille. C’est du côté de l’étranger que Laugier et son équipe vont trouver de l’écoute. En 2005, une première rencontre a lieu avec les organisateurs du Beach à plaquer en Europe. Elle se tient à Anvers au siège de la Fédération belge flamande de rugby. Autour de la table, outre les Français et les Belges, on trouve les Italiens et les Hollandais.
DISCIPLINE RECONNUE EN EUROPE…
MAIS PAS CHEZ NOUS
En 2008, la toute récente sélection phocéenne de Beach Rugby va s’illustrer en Italie à Lignano, en finissant deuxième au tournoi international de Super Beach Rugby Five. Les participations à cette manifestation se poursuivront jusqu’à cet été. Elles se traduisent par deux titres consécutifs de champions d’Europe, le titre 2013 et le titre 2014. Mais nul n’est prophète en son pays. Reconnues par l’IRB de Bernard Lapasset en 2010, les règles du Beach Rugby Five à plaquer ne le sont pas par la FFR. Le désintérêt de la Fédération française de rugby pour le Beach à plaquer se manifesta, pas plus tard que lundi 15septembre, au Stade de France à Saint-Denis. Ce jour-là, la FIRA-AER est devenue Rugby Europe. Ce jour-là, son président Octavian Morariu évoquant le futur de la nouvelle structure dit qu’elle était prenante du Beach à plaquer. Il aurait même évoqué, de façon informelle, son intention de créer un circuit européen de cette forme de rugby.
La FFR, elle, n’est pas du tout sur la même longueur d’onde. Le président Camou justifiant son opposition au Beach à plaquer par le fait qu’il serait source de blessures avec, pour conséquences, de conduire la GMF, l’assureur historique de la FFR, à augmenter ses tarifs. Lionel Laugier, le vice-président de l’European Beach Rugby Five et patron de la sélection marseillaise, est en désaccord avec cette analyse. « Pourquoi la FFR autorise-t-elle le tournoi des Six Stations qui se joue sur de la neige parfois très dure, avec des plaquages et avec des crampons », demande-t-il fort justement?
Si le souci du président Camou de minimiser le nombre de blessés est légitime, d’autres considérations pourraient expliquer sa position de fermeté à l’endroit de la pratique du Beach à plaquer. D’aucuns pensent que la FFR veut préserver son Beach Rugby Tour, épreuve de rugby à toucher qui fait la tournée des plages de la Manche à celles de la Méditerranée en passant par l’Atlantique tous les étés. Lionel Laugier, lui, pense que rugby à plaquer et à toucher peuvent, doivent cohabiter.